Voyage discret à Naïrobi
Le silence actuel de Félix Tshisekedi confirme le malaise réel qui règne dans les plus hautes sphères du pouvoir de Kinshasa. Dans la plus grande discrétion, le Chef de l’Etat congolais s’est rendu la semaine dernière en visite privée pour quelques heures à Naïrobi afin d’y rencontrer le président Uhuru Kenyatta. Les deux hommes sont associés dans diverses opérations financières. Après la disparition inopinée de son beau-frère Gilbert Mundela qui gérait ses comptes logés dans les banques kenyanes, Félix Tshisekedi s’occupe personnellement de ses avoirs. Il vient de confier l’approvisionnement du carburant de l’Est à une société kenyane appartenant à la famille Kenyatta. Cette société pétrolière gérée par un proche de Tshisekedi, Tony Kanku, bénéficie des exonérations sur le carburant importé en RDCongo.

Par ailleurs, la société attributaire du marché des routes entre Kasese en Ouganda et Goma, via Kasindi et Beni-Butembo est issue d’un consortium dans lequel se retrouvent les familles Tshisekedi et Museveni. De quoi justifier le surcoût des travaux.
En RDCongo, entre ce qu’on voit et la réalité des choses, il y a toujours place à des accords et des pactes secrets. Creuser au-delà des apparences conduit à établir certaines vérités. Interrogé pour connaître l’état de la situation, un officier supérieur originaire du Kivu révèle de manière stupéfiante que la résurgence du M23 a été négociée entre les présidents Tshisekedi et Museveni. A l’approche des élections prévues en 2023, le premier veut détourner l’attention des Congolais de l’échec de l’état de siège et de son bilan catastrophique, et le second veut, quant à lui, prolonger la présence de ses troupes en RDCongo afin de sécuriser ses intérêts économiques, notamment l’exploitation des blocs pétroliers de l’Albertine et la réhabilitation des routes de Kasindi à Goma en passant par Beni et Butembo. Dans la sous-région, avec les pétroliers français Total et le chinois CNOOC, l’Ouganda tient le manche économique et veut le conserver à tout prix.
Pas d’élection en 2023

Ces informations économiques vérifiées à Naïrobi et à Kampala expliquent les raisons cachées du nouvel embrasement du Kivu. Le contexte de la reprise de la guerre fait partie d’un scénario préparé par plusieurs hauts responsables opérant dans les cercles des pouvoirs de Kinshasa, de Kampala, de Kigali et de Naïrobi. Le pillage systématique de la RDCongo trouve dans ce énième conflit le carburant qui lui manquait. Avec à la clé plusieurs dizaines de millions de dollars détournés du Trésor congolais et une bonne foi de premier communiant, Félix Tshisekedi va bientôt annoncer son incapacité à organiser les élections pour cas de force majeure.

Bien naïfs seront les Congolais et les observateurs internationaux qui attesteront demain que cette situation était imprévisible et inévitable et qu’elle a échappé à tout contrôle.
Encore un fois, ce sont des centaines de milliers d’innocents – hommes, femmes, enfants – abandonnés à leur triste fort qui vont faire les frais de la trahison des nouveaux maîtres du Congo

By Joel Konde

Joel Konde pour vous informé

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